La chaise tue (vraiment) : remplacez le baby-foot par une politique anti-sédentarité

Classé dans la catégorie : Risques pour l'Homme au travail

Et si la vraie révolution “sécurité au travail” ne se jouait pas autour d’un baby-foot, mais à chaque minute passée assis ? Dans son ouvrage La chaise tue, l’entrepreneur Alexandre Dana rappelle une évidence trop souvent négligée : la sédentarité est devenue un risque professionnel majeur. Longtemps cantonné aux métiers physiques, le sujet santé-sécurité s’est déplacé au cœur des bureaux. Rester immobile des heures fragilise le cœur, favorise les troubles métaboliques et les TMS, et pèse lourd sur la santé mentale. Pour les entreprises, c’est aussi un coût caché : baisse d’énergie, créativité en berne, absentéisme.

On a cru qu’un open space “fun” suffisait : canapés colorés, tables de ping-pong, afterworks. Or la qualité de vie au travail ne se mesure pas au nombre de gadgets. Elle s’évalue à l’aune d’une question simple : combien de temps mon équipe reste-t-elle assise, et que faisons-nous pour réduire ce temps ? La science est claire : l’inactivité prolongée augmente le risque de maladies cardiovasculaires, d’obésité, de diabète, d’anxiété et de dépression. Autrement dit, l’immobilité est un danger professionnel au même titre qu’un bruit excessif ou un produit chimique mal maîtrisé.

La sédentarité nuit aussi à la performance cognitive. Les idées émergent mieux en mouvement — Charles Darwin l’avait compris avec son « Thinking Path », un sentier parcouru plusieurs fois par jour pour alimenter sa réflexion. Sans en faire un musée de la marche, l’entreprise peut s’en inspirer : rythmer la journée par des séquences actives oxygène le cerveau, améliore l’attention et relance la motivation. “Happy at work” commence par “active at work”.

Concrètement, il s’agit d’inscrire l’anti-sédentarité dans la démarche de prévention (évaluation des risques, plan d’actions, suivi). Voici des leviers pragmatiques et éprouvés :

  • Bureaux assis-debout : alterner les postures réduit les contraintes statiques et remet du mouvement dans la journée.
  • Réunions en marchant : pour les points courts ou créatifs, 15 à 20 minutes de marche stimulent attention et idées tout en coupant la sédentarité.
  • Micro-pauses programmées : toutes les heures, 30 secondes pour se lever, étirer, respirer. C’est peu… et décisif pour limiter les TMS.
  • Circulations actives : signalétique incitative, imprimantes et points d’eau éloignés, escaliers valorisés : l’environnement devient “coach” de mouvement.
  • Challenges collectifs : pas quotidiens, paliers d’activité, fonctionnalités ludiques type “Alan Play” pour gamifier la marche et créer l’émulation.

Attention : il ne s’agit pas de “rajouter du sport” à des journées sédentaires, mais de dé-sédentariser le travail lui-même. Mesurez (temps assis, pauses effectives), fixez des objectifs d’équipe, équipez les postes, formez les managers à animer ce rituel de mouvement. Et voyez la différence : moins de fatigue chronique, plus d’engagement, une créativité qui repart et, in fine, une performance durable.

Remplacer le baby-foot par une politique anti-sédentarité, c’est passer du symbole à l’impact. Des équipes plus vivantes, c’est aussi une entreprise plus sûre.

Source : Et si on remplaçait les baby-foot par une vraie politique anti-sédentarité ?.

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