Les détecteurs de gaz

Classé dans la catégorie : Risques pour l'Homme au travail

Un dossier de l'INRS.

Les détecteurs de gaz en temps réel avertissent de la présence de certains gaz dangereux. Afin que leur fonctionnement soit garanti pour des applications de sécurité, ils doivent être régulièrement testés. Même si leur utilisation peut paraître simple, les utilisateurs doivent être formés à leur fonctionnement et à la conduite à tenir en cas de déclenchement d'une alarme de détection de gaz.

Qu’est qu’un détecteur de gaz ?

Un détecteur de gaz est un appareil qui fournit en temps réel une indication de la concentration d'un gaz ou d’une vapeur, en un point donné de l'atmosphère. Ces appareils peuvent être portables ou fixes.

Voir les exemples de détecteurs de gaz proposés par l'INRS.

Pour quels gaz et vapeurs ?

Il existe des appareils permettant :

  • l’évaluation de la concentration en gaz dangereux pour la santé (monoxyde de carbone, hydrogène sulfuré, ammoniac, chlore, dioxyde de soufre, dioxyde de carbone, chlorure d’hydrogène, oxydes d’azote…) ;
  • l’évaluation de la teneur en oxygène ;
  • l’évaluation de la concentration en gaz combustible par rapport à la limite inférieure d’explosivité (explosimètre) ;
  • la détection de composés organiques volatils (principalement les vapeurs de solvants organiques) d’une façon non spécifique.

Pour quels usages ?

Les détecteurs de gaz fixes

Ils sont utilisés pour surveiller l’atmosphère d’installations dans lesquelles la présence de gaz dangereux est possible. Ils sont les premiers éléments des systèmes instrumentés de sécurité sur de nombreux sites industriels. Ils peuvent, par exemple, être utilisés autour d’installations frigorifiques fonctionnant à l’ammoniac, de stockages de gaz dangereux pour la santé (chlore…), inflammables (gaz naturel…) ou d’installations thermiques (monoxyde de carbone).

Les détecteurs portables

Ils assurent généralement une fonction de sécurité pour des personnes qui interviennent dans des zones où il existe un risque de formation d’atmosphères dangereuses pour la santé ou explosibles. Certains peuvent également être utilisés pour d’autres applications comme la cartographie des émissions de composés organiques volatils (détecteurs à photo-ionisation) sur des sites industriels ou la recherche de fuites de gaz.

Quelles sont les précautions d’utilisation ?

Vérification de fonctionnement et maintenance

Les détecteurs de gaz, comme tous les instruments de mesure, dérivent dans le temps et leur fonctionnement est susceptible d’être altéré par des influences extérieures (température, humidité, gaz interférents…). Leur bon fonctionnement doit donc être vérifié périodiquement et, si nécessaire, des opérations de maintenance doivent être réalisées.

La vérification du bon fonctionnement d’un détecteur se fait obligatoirement à l’aide d’un gaz étalon permettant de déclencher les alarmes. Il faut s’assurer que la concentration lue sur l’appareil est bien celle attendue. Les autotests effectués par de nombreux détecteurs ne permettent pas de s’assurer de leur bon fonctionnement en présence de gaz. Si la vérification n’est pas concluante, le détecteur doit impérativement être envoyé en maintenance.

Pour les détecteurs portables, soumis à des contraintes diverses (chocs et risques de chute, variations de température et d’atmosphère, opérateurs multiples), il est recommandé de vérifier leur fonctionnement à l’aide d’un gaz étalon avant chaque utilisation.

Indépendamment des vérifications de fonctionnement effectuées, une maintenance des détecteurs doit être réalisée a minima selon les préconisations du fabricant et opérée par du personnel qualifié. Il est recommandé d’associer à chaque détecteur une fiche de vie relatant les événements importants subis par l’appareil comme les vérifications, calibrages, maintenances, incidents…

Interférences

Avant de choisir un détecteur, il faut avoir à l’esprit que le fonctionnement de celui-ci peut être influencé par différents paramètres : température, humidité, autres gaz… Il est donc important d’interroger les fournisseurs sur ce point en prenant en compte l’application envisagée.

Exemples :

  • Un détecteur électrochimique de monoxyde de carbone peut être sensible à l’hydrogène sulfuré, à l’hydrogène ainsi qu’à des vapeurs organiques et voir sa sensibilité diminuée en présence de dioxyde d’azote.
  • Un détecteur à photo-ionisation voit sa sensibilité diminuée avec la température et l’humidité de l’air.

Positionnement

Le positionnement d’un détecteur fixe ou le choix des points de mesure avant de pénétrer dans une zone à risque doivent être réalisés avec soin.

La densité du gaz à détecter doit être prise en compte. Par exemple, l’hydrogène sulfuré a une densité supérieure à celle de l’air et aura tendance à s’accumuler dans les parties basses, alors que l’hydrogène – moins dense que l’air – pourra avoir une concentration plus importante en partie haute. Cependant, ce phénomène de stratification des gaz n’est significatif que dans des atmosphères parfaitement calmes, comme des réservoirs enterrés ou certains locaux en sous-sol. Dans la plupart des locaux industriels, les courants d’air et les phénomènes de convections contrarient la stratification des gaz. Le positionnement de détecteurs fixes destinés à avertir d’une fuite est alors complexe et peut nécessiter d’avoir recours à de la modélisation.

Formation

Les utilisateurs de détecteurs de gaz doivent être formés à l’utilisation de ceux-ci. La formation doit notamment et impérativement porter sur :

  • les dangers des gaz susceptibles d’être présents
  • le fonctionnement et le bon usage des détecteurs avec, en particulier, la façon de vérifier leur bon fonctionnement
  • la conduite à tenir en cas de déclenchement d’une alarme.

Pour en savoir plus en quelques clics...

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