Y a-t-il le moindre doute dans votre esprit ? Si la réponse était un "non" catégorique, les choses pourraient en rester là et cet article n'aurait pas vu le jour. Or, les recherches faites montrent que la réponse devrait s'orienter vers un "peut-être" moins péremptoire certes, mais probablement plus exact.
Comment est-ce possible ? Prenons un autre exemple. Deux véhicules circulent sur une route. Le premier est un gros camion et le second une petite Mini. Lequel des deux est le plus rentable ? Je n'ai pas dit le plus gros mais bien le plus rentable. Il est facile d'évaluer le rapport entre leurs dimensions mais, pour ce qui est de leur rentabilité, il faut tenir compte de la consommation d'essence, de la distance parcourue et de la charge transportée.
La morale de l'histoire ? On ne peut juger des risques relatifs d'un système de production d'énergie simplement par sa taille ou par son apparence redoutable. Il faut déterminer le risque par unité d'énergie, c'est-à-dire le risque total qu'il présente pour la santé des hommes, divisé par la quantité nette d'énergie produite. C'est la seule méthode qui permette de comparer équitablement deux systèmes de production d'énergie.
En outre, il faut tenir compte du cycle d'énergie dans sa totalité, et non d'un élément isolé. Si l'on évalue le risque présenté par une partie seulement du système et qu'on le compare avec la partie correspondante d'un autre système, on peut, en choisissant judicieusement l'élément en question, prouver de tout système de production d'énergie qu'il présente plus (ou moins) de risques qu'un autre. Ce qui revient à dire que l'on ne prouve rien.
On peut se demander pourquoi la Commission de contrôle de l'énergie atomique, principal organisme normatif en matière d'énergie d'origine nucléaire au Canada, s'intéresse à cette question. Elle s'efforce au mieux de réduire le plus possible le risque nucléaire, mais il ne lui incombe pas de réglementer les autres formes d'énergie. La réponse est simple: la Commission étudie les risques que présente l'énergie d'origine nucléaire, mais les résultats auxquels elle aboutit seront plus significatifs si on les place dans leur contexte. Autrement dit, déclarer que l'énergie d'origine nucléaire entraîne la perte d'un certain nombre de journées de travail par mégawatt-année n'est guère évocateur pour le profane. En revanche, savoir que le chiffre indiqué est le double ou la moitié de ce qu'il est pour d'autres systèmes énergétiques est beaucoup plus parlant.
Il est relativement facile de calculer la production nette d'énergie. Mais comment calculer le risque total ? C'est précisément à ce problème que s'attache la comptabilité des risques.
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Auteur : M. Inhaber est conseiller scientifique auprès de la Commission de contrôle de l'énergie atomique, Ottawa (Canada).
Note : Cet article a d'abord paru dans le "New Scientist", hebdomadaire de sciences et techniques publié à Londres.
pyfux le :
C'est très étonnant que M. Inhaber soit: "conseiller scientifique auprès de la Commission de contrôle de l'énergie atomique,"
Son avis est impartial!
comparer un déchet nucléaire d'une durée de vie de 1000ans hautement radioactive avec un plateau de silicium... Quel humour!
Il n'empêche son approche d'évaluation global du risque est fortement logique.
nosoud le :
M. Inhaber ,prêche pour sa paroisse il ne sait se qu'il raconte vive le solaire.