Les salariés avec une activité sédentaire sont-ils plus à risque de lombalgie ?

Donnez-leur la réponse pour une prévention réussie !

Après le fléau de la lombalgie, un nouveau mal est déjà bien présent dans le monde du travail. Il est devenu un enjeu de santé publique : la sédentarité.

L’un est-il lié à l’autre ?
Que dit la science à ce sujet ?
Mieux les comprendre, c’est mieux les prévenir.

Découvrez sans attendre cet article pour passer les bons messages à vos équipes !

Sédentarité et lombalgie, de quoi parle-t-on ?

La sédentarité que représente-t-elle ?

La sédentarité se définie comme une situation d’éveil caractérisée par une faible dépense énergétique en position assise ou allongée (1). Elle est différenciée de façon distincte de l’inactivité physique, avec ses effets propres sur la santé.

En effet, l’inactivité physique est considérée comme étant un seuil d’activité physique inférieur de :

  • 30 minutes d’activité d’intensité modérée au moins 5 fois par semaine,
  • ou de 25 à 35 minutes d’activités d’intensité élevée au moins 3 fois par semaine,
  • ou une combinaison équivalente d’activité d’intensité modérée et élevée pour un adulte.

d’après l’ONAPS (L’Observatoire National de l’Activité Physique et de la Sédentarité) (2).

Si nous revenons à la notion de sédentarité, l’un de ses meilleurs indicateurs est le temps passé derrière un écran.

En France, il est estimé en moyenne à 7h28 par jour dans le cadre professionnel (3).

En ce qui concerne le cadre personnel, les adultes resteraient assis entre 3h20 et 4h40 par jour (4). En résumant l'ensemble de ces données, nous pouvons remarquer qu'un employé de bureau passerait environ 11h par jour assis !

La lombalgie au travail, on en parle ?

La lombalgie concerne 2 / 3 des personnes en activité professionnelle ! Cette statistique de l’INRS (5) précise que les personnes concernées ont eu, ou ont ou auront une lombalgie au cours de leur vie professionnelle.

Les maux de dos représentaient 13 % des accidents du travail en 2005, puis ont augmenté pour atteindre 20 % dix ans plus tard, atteignant les 170 000 accidents du travail en 2017 d’après l’Assurance Maladie Risques Professionnels – Mission statistiques.

D'après le site ameli (6), les facteurs de risque de la lombalgie sont : les manutentions, les vibrations du corps entier, le travail physique difficile, les postures contraignantes, les chutes et effort de rattrapage de chutes, une mauvaise organisation, les conflits au travail, le stress

Il est donc essentiel de considérer la problématique du risque de lombalgie de façon globale pour le personnel sédentaire. Il est multifactoriel !

Les actions de prévention doivent être adaptées aux besoins. Elles nécessitent une écoute attentive pour être efficaces.

Travailler assis augmente-t-il vraiment le risque de lombalgie ?

Des études scientifiques cherchent à répondre à cette question.

Une recherche (7) a été effectuée sur près de 500 personnes sédentaires. Elle expose que la position assise prolongée était, de façon significative, corrélée à des souffrances de type lombalgie. Cela met en évidence qu’un comportement sédentaire expose à des risques professionnels croissants de maux de dos.

Une revue systématique, quant à elle, a étudié s’il existe un lien entre la sédentarité et la lombalgie. Elle établit qu’il y a peu de preuves que le comportement sédentaire soit un facteur de risque de développer une lombalgie.

Une autre étude (8) réalisée auprès de soignants, les a suivi pendant 6 mois. Au départ de ce suivi, ils ne présentaient que peu de douleur au dos. Aucun lien significatif n'a pu être identifié entre la durée de la position assise et debout avec l'intensité de la lombalgie. De plus, le fait de s’asseoir plus régulièrement, a été un facteur de soulagement.

En résumé, d’après ces études, la durée de la position assise ne favorise pas le risque de lombalgie. Ce n’est pas parce que vos salariés ont une activité professionnelle sédentaire qu’ils vont forcément avoir mal au dos. Le principe est de trouver un équilibre pour varier leurs postures tout au long de leur journée de travail et dans leur vie personnelle. Passez ce message à vos salariés pour une prévention réussie !

Quel est le secret d’une prévention efficace pour les travailleurs sédentaires ?

Une étude (9) sur 5 000 travailleurs de bureau illustre le fait suivant : la lutte contre la sédentarité est un enjeu de santé globale !

Elle indique que ceux qui ont introduit des pauses de 2 à 5 minutes près de 10 fois par jour au court de leur activité présentaient une amélioration de leur métabolisme. Les salariés cumulant une activité professionnelle sédentaire avec 2 à 3 heures de sport par semaine avaient moins de problèmes de santé que celles qui n’en pratiquaient pas.

Le secret est bien de bouger souvent pour favoriser sa santé au travail !

L’activité professionnelle sédentaire à elle seule ne serait pas la cause des lombalgies. Les conditions de travail, le matériel à disposition, le comportement du salarié autour de son poste sont à évaluer. Une réflexion plus approfondie est nécessaire pour identifier les origines potentielles du risque lombalgique du salarié.

Pour autant, il est évident que le mouvement est une des recommandations clés pour limiter la lombalgie et réduire l’impact de la sédentarité !

Bouger oui ! Mais comment ?

Si vous n'avez pas encore eu l'occasion de lire l’article sur les 5 conseils indispensables pour vos équipes en position assise, vous le retrouvez ici !

Si nous réfléchissons bien, la position assise est une flexion prolongée du dos. Pratiquer des pauses actives debout ou en marchant est intéressant. Le mouvement préventif qui serait pertinent pour la majorité de vos équipes est l’extension debout. Facile, rapide et efficace la plupart du temps !

Le dos a besoin d’une mobilité optimale afin d'éviter le risque de douleur. Il faut donc varier au maximum les postures de travail, les équilibrer. Cependant, chaque salarié est unique. Ce mouvement ne conviendra donc pas à tout le monde !

De plus, il faut évaluer les facteurs de risque dans la situation globale professionnelle et personnelle de la personne en s’appuyant sur le modèle biopsychosocial à partir d’un bilan :

  • Quels sont les antécédents du salarié ?
  • A-t-il tendance à avoir mal ? Quels sont les gestes et postures qu’il réalise trop ou pas assez ?
  • Pratique-t-il une activité physique ? Fait-il des pauses actives ?
  • Comment se sent-il physiquement et psychologiquement en ce moment ?
  • Quels sont ses objectifs et ses croyances … ?

Un suivi personnalisé avec des professionnels de santé comme les kinésithérapeutes de La Minute PEP'S peut répondre aux problématiques individuelles.

Des conseils adaptés pour rendre les équipes expertes de leur corps sont la clé d’une prévention efficace.

Aidez vos salariés à devenir acteurs de leur santé avec des messages de prévention qui leur correspondent !

Sources :

  1. Direction générale de la santé : Activité physique et santé
  2. ONAPS : État des lieux de l'activité physique et de la sédentarité en France
  3. PubMed.gov : Descriptive study of sedentary behaviours in 35,444 French working adults: cross-sectional findings from the ACTI-Cités study
  4. solidarité-sante.gouv
  5. INRS : Lombalgie, statistiques
  6. ameli : Mal de dos et activité professionnelle
  7. Frontiers : The Relationship Between Sedentary Behavior, Back Pain, and Psychosocial Correlates Among University Employees
  8. PubMed.gov : Sedentary lifestyle as a risk factor for low back pain: a systematic review
  9. PubMed.gov : Associations of objectively measured sitting and standing with low-back pain intensity: a 6-month follow-up of construction and healthcare workers
  10. The University of Queensland

 

Sur le même sujet : Non, une « bonne posture » ne prévient pas le mal de dos… pas plus qu’une « mauvaise » ne le provoque

Les derniers produits des risques professionnels