Les métiers liés au traitement des déchets et à l’assainissement de l’eau exposent les travailleurs à des agents biologiques pathogènes (bactéries, virus, parasites, champignons) responsables de maladies infectieuses, toxiniques ou allergiques. Ces risques concernent les salariés de la collecte, du tri, de la valorisation des déchets, ainsi que les égoutiers ou agents des stations d’épuration. Pour protéger ces travailleurs, il est crucial de rompre la chaîne de transmission par des mesures organisationnelles, techniques, d’hygiène et l’utilisation d’équipements de protection individuelle (EPI).
Les agents pathogènes peuvent être transmis par inhalation de bioaérosols, ingestion d’objets souillés, contact avec les muqueuses ou lors d’effractions cutanées. La prévention repose sur l’identification des risques dès la conception des infrastructures. Par exemple, dans les stations de tri, une gestion rigoureuse des flux (FIFO) et l’automatisation de certaines étapes, comme le prétri, réduisent l’exposition. Les machines doivent être équipées de capotages pour limiter la dispersion des bioaérosols. Les engins et véhicules, comme les chargeuses et camions, doivent intégrer des cabines à air filtré et conditionné.
L’hygiène est un pilier de la prévention. Les employés doivent être informés et formés aux gestes essentiels : lavage des mains, nettoyage des vêtements de travail sur site, et entretien régulier des sanitaires. Des installations adaptées, incluant vestiaires et douches, doivent être intégrées dès la conception des locaux.
Les EPI sont indispensables et doivent être adaptés aux tâches spécifiques : combinaisons jetables, gants résistants, lunettes, masques FFP2 ou appareils respiratoires. Leur confort et efficacité doivent être pris en compte pour garantir leur utilisation.
En plus des risques liés aux déchets ou aux eaux usées, d’autres dangers biologiques existent, comme la leptospirose pour les égoutiers ou les accidents d’exposition au sang (AES) causés par des objets coupants. Les services de prévention et de santé au travail (SPST) jouent un rôle clé dans l’évaluation des risques, la mise en place des mesures adaptées et la vaccination si nécessaire.
Enfin, de nouveaux défis émergent. L’élargissement des consignes de tri (emballages souillés) et la généralisation du tri des biodéchets depuis 2024 augmentent la prolifération des micro-organismes. Ces évolutions nécessitent des procédures spécifiques pour la méthanisation, le compostage et l’entreposage, ainsi qu’une réévaluation constante des risques pour ces nouveaux métiers.
Auteur : Inforisque.Source : INRS.
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