Les salariés intérimaires du secteur du BTP subissent une sur-sinistralité en matière d’accidents du travail, avec des taux d’accidents graves et mortels nettement supérieurs à ceux des autres secteurs et même des salariés permanents du BTP. Face à ce constat alarmant, un partenariat a été noué entre une entreprise utilisatrice, une agence d’emploi, l’Anact, l’Aract Grand Est et l’OPPBTP pour mener une étude-action en deux phases.
La première phase de diagnostic a permis d’identifier trois axes majeurs contribuant à cette situation :
- Relation entreprise utilisatrice/agence d’emploi : inadéquation fréquente entre les compétences des intérimaires et les besoins des entreprises.
- Conditions d’emploi et de travail : exigences physiques souvent accrues pour les intérimaires.
- Accueil et intégration : étapes essentielles mais parfois insuffisamment préparées.
La seconde phase a débouché sur onze pistes de solutions coconstruites avec des professionnels de terrain. Parmi ces solutions figurent la création d’accords-cadres pour structurer les relations entre entreprises et agences d’emploi, le développement de référentiels de compétences communs, la sensibilisation des recruteurs au BTP, et des outils tels qu’une application mobile dédiée à l’intérim. D’autres actions visent à renforcer l’intégration et la sécurité des intérimaires, comme la formalisation des processus d’accueil, la prévention des barrières linguistiques, et le développement du « leadership sécurité » des encadrants.
Certaines de ces mesures sont déjà expérimentées ou pérennisées par les entreprises partenaires, offrant un modèle d’amélioration des conditions de travail pour l’ensemble du secteur.
Cette étude-action met en lumière des problématiques connues mais souvent négligées et propose des solutions pratiques et coconstruites pour améliorer la sécurité et la santé des intérimaires dans le BTP.
Auteur : Inforisque.