Les nouvelles technologies d’assistance physique (NTAP) telles que les robots collaboratifs (cobots), les exosquelettes et les véhicules à guidage automatique (AGV) peuvent améliorer les conditions de travail, à condition d’être choisies et intégrées de manière réfléchie. Si elles promettent modernité, productivité et bien-être au travail, leur adoption nécessite une évaluation rigoureuse des besoins, des risques et des bénéfices réels. Ces dispositifs, conçus pour réduire les efforts physiques et prévenir les troubles musculosquelettiques (TMS), sont aussi envisagés pour maintenir certains salariés dans l’emploi. Cependant, leur maturité technologique et leur impact sur la santé et la sécurité des travailleurs doivent être soigneusement examinés.
Pour réussir leur intégration, les entreprises doivent dépasser les discours promotionnels des fournisseurs et suivre une démarche en quatre étapes. La première consiste en une analyse approfondie des postes de travail afin de déterminer les besoins réels et d’évaluer les options de prévention disponibles. Cette approche privilégie la suppression des risques à la source ou des mesures collectives avant de recourir à une NTAP si aucune autre solution n’est possible.
La deuxième étape implique la rédaction d’un cahier des charges précis, basé sur cette analyse, pour guider le choix du dispositif et, si nécessaire, demander des ajustements au fournisseur. La troisième phase, essentielle, repose sur des tests en conditions réelles avec des opérateurs formés, en concertation avec les représentants du personnel. Ces essais permettent de vérifier l’adéquation du dispositif à son usage, tout en identifiant les éventuels risques liés à son introduction, tels que des collisions pour les AGV ou une intensification du travail avec les cobots.
Enfin, l’instauration d’un suivi rigoureux constitue la quatrième étape. En s’appuyant sur des indicateurs comme les accidents du travail ou les changements organisationnels, les entreprises peuvent évaluer l’impact à long terme de la NTAP, ajuster leur utilisation et prévenir les nouveaux risques potentiels. Ce suivi permet également une veille technologique pour s’adapter aux évolutions des solutions disponibles ou revenir à des méthodes de prévention collective si nécessaire.
En somme, l’intégration réussie des NTAP repose sur une approche méthodique et concertée. Sans une réflexion préalable et un suivi attentif, ces technologies, bien que prometteuses, risquent de perdre leur efficacité, d’introduire de nouveaux dangers ou d’être abandonnées par les utilisateurs.
Auteur : Inforisque.Source : INRS.
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