Le reporting RSE : un levier sous-exploité pour renforcer la sécurité au travail

Classé dans la catégorie : Risques pour l'environnement

Dans un contexte où le développement durable devient une priorité stratégique pour les entreprises européennes, la question de la sécurité au travail émerge comme un domaine à fort potentiel d’amélioration grâce au reporting RSE. Trop souvent perçue comme une contrainte administrative, cette démarche peut pourtant devenir un outil puissant pour prévenir les risques professionnels, améliorer les conditions de travail et innover dans les politiques de santé et sécurité.

Selon une étude récente menée par osapiens, plus de 77 % des entreprises européennes ont déjà entamé l’automatisation de leur reporting RSE, et de nombreuses d’entre elles commencent à en percevoir les bénéfices. En France, 90 % des dirigeants interrogés voient dans le reporting ESG (environnement, social, gouvernance) un avantage concurrentiel, signe d’un changement de mentalité significatif. Mais ce mouvement reste encore trop peu connecté aux enjeux de sécurité au travail, alors même que les outils RSE offrent un cadre pertinent pour les intégrer pleinement.

Le reporting, un outil pour anticiper les risques

La sécurité au travail est directement concernée par les indicateurs RSE, notamment sur les volets sociaux et de gouvernance. Grâce à la collecte automatisée de données – sur les accidents, les maladies professionnelles, les expositions aux risques – les entreprises peuvent développer une vision claire de leurs vulnérabilités. Cependant, les obstacles techniques et humains restent importants : manque de compétences ESG (16 %), coûts de mise en œuvre élevés (30 %), intégration difficile aux systèmes existants (14 %).

Les entreprises les plus avancées en matière de digitalisation, comme celles de la région DACH (Allemagne, Autriche, Suisse), commencent à utiliser le reporting non seulement pour se conformer, mais pour innover en matière de sécurité. Intégrer des données fiables sur la santé et la sécurité dans les outils de pilotage permet de passer de la réaction à la prévention, tout en renforçant la transparence vis-à-vis des parties prenantes internes (employés, syndicats) et externes (clients, régulateurs).

Une opportunité stratégique pour les responsables HSE

Le rôle des responsables HSE (Hygiène, Sécurité, Environnement) est en pleine transformation. Ceux qui sauront saisir l’opportunité du reporting RSE pour structurer leurs actions de sécurité auront un coup d’avance. Des outils automatisés permettent aujourd’hui de suivre en temps réel les incidents, de générer des rapports consolidés pour les audits, ou encore de croiser des données de performance et de bien-être au travail pour identifier les zones à risque.

D’après l’étude, 52,8 % des entreprises déclarent avoir innové grâce à leur politique RSE, notamment via des produits plus sûrs, des processus plus efficaces et des chaînes d’approvisionnement plus résilientes. Or, la sécurité au travail s’inscrit pleinement dans cette logique d’innovation responsable.

De la conformité à la culture de prévention

Il est temps de dépasser la vision réglementaire du reporting RSE pour en faire un outil d’amélioration continue, notamment sur les sujets de sécurité. Cela passe par une meilleure formation des équipes, l’adoption d’outils numériques intégrés et une gouvernance qui donne à la sécurité au travail une place stratégique.

En plaçant la sécurité au cœur de leur reporting RSE, les entreprises peuvent non seulement améliorer leurs performances sociales, mais aussi renforcer leur résilience face aux défis économiques, environnementaux et humains à venir.

Source : The State of Sustainability.

Les derniers produits : Toutes les categories