Le constat est alarmant : près d’une entreprise sur deux a subi au moins une cyberattaque réussie en 2024. En seulement cinq ans, les atteintes numériques ont bondi de 40 % en France. Et la tendance ne semble pas prête de s’inverser, portée par un contexte de tensions géopolitiques accrues et par l’essor de l’intelligence artificielle générative, qui facilite la mise en place de campagnes de phishing toujours plus sophistiquées.
Face à cette menace, les organisations, grandes ou petites, se retrouvent sur la sellette. Les PME et collectivités, souvent dépourvues de moyens suffisants, deviennent des cibles idéales. Les grandes entreprises, quant à elles, souffrent de leur inertie et de systèmes vieillissants, ouvrant malgré elles des portes aux cybercriminels. Pourtant, seulement 22 % des entreprises ont pris des mesures de cybersécurité adaptées à cette nouvelle donne.
NIS 2 : une directive européenne aux ambitions élargies
Pour répondre à cette montée en puissance des cybermenaces, l’Union européenne a fait évoluer sa réglementation. La directive NIS 2, entrée en vigueur le 17 octobre 2024, marque un tournant décisif. En France, son adoption est prévue courant 2025 et concernera cette fois-ci plusieurs milliers d’entités, contre seulement quelques centaines auparavant sous NIS 1. Ce changement d’échelle est colossal : près de 15 000 organisations, réparties dans 18 secteurs d’activité, devront désormais se conformer aux nouvelles exigences.
L’objectif est clair : harmoniser le niveau de cybersécurité en Europe, imposer des standards plus stricts et limiter les écarts entre les différents pays et secteurs. Derrière ces contraintes se cache aussi une opportunité : transformer la cybersécurité en moteur d’innovation et d’automatisation au cœur des entreprises.
Entre obligations et opportunités : un défi organisationnel
Si les bénéfices d’une telle harmonisation sont indéniables, le chemin vers la conformité est semé d’embûches. Manque de ressources, budgets contraints, opacité de certaines obligations, résistance au changement : autant de freins qui retardent la mise en œuvre. Pourtant, les sanctions prévues par la directive sont lourdes et devraient inciter les entreprises à accélérer leur transformation numérique.
Plus qu’une simple mise à jour technique, NIS 2 impose une vision 360° de la sécurité, intégrant des enjeux technologiques, organisationnels et humains. Cela implique de repenser la gouvernance, de renforcer la gestion des risques et d’intégrer la cybersécurité au cœur même de la stratégie d’entreprise. Un chantier qui ne peut être mené à bien sans l’accompagnement d’experts spécialisés.
NIS 2 : catalyseur d’une cybersécurité durable
Au-delà des contraintes réglementaires, la directive doit être perçue comme une opportunité. Elle pousse les organisations à moderniser leurs infrastructures, à investir dans l’automatisation et à exploiter le potentiel de l’intelligence artificielle pour anticiper et contrer les menaces. À terme, NIS 2 contribuera à créer un environnement numérique plus sûr et plus résilient en Europe.
En somme, l’urgence est là : les cyberattaques se multiplient et la directive NIS 2 fixe un cadre exigeant. Les entreprises qui sauront s’adapter rapidement y trouveront un levier de compétitivité durable. Les autres risquent non seulement des sanctions financières, mais surtout de perdre la confiance de leurs clients et partenaires. En 2025, la cybersécurité ne sera plus une option, mais une condition de survie.
Auteur : Inforisque.Source : Squad.