Nouvelle campagne nationale : le gouvernement sonne l’alarme sur les accidents du travail

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En France, les accidents du travail graves et mortels ne reculent plus, malgré des années de prévention. La nouvelle campagne du ministère du Travail interpelle directement les entreprises : l’accueil, la formation et la vigilance quotidienne deviennent des enjeux vitaux, bien au-delà du simple respect réglementaire.

Un signal fort des pouvoirs publics face à des chiffres qui stagnent

Depuis 2010, la baisse des accidents du travail graves et mortels marque le pas. Chaque jour, plus d’une centaine de travailleurs sont grièvement blessés et deux personnes perdent la vie sur leur lieu de travail. En 2024, près de 549 614 accidents ont été recensés pour les salariés du régime général, dont 764 décès, parmi lesquels 22 jeunes de moins de 25 ans. Plus de la moitié de ces décès sont liés à des malaises.

Face à ce constat, le ministère du Travail et des Solidarités lance, du 29 novembre 2025 au 18 janvier 2026, une campagne nationale dédiée à la prévention des accidents graves et mortels. Dans le prolongement des campagnes 2023 et 2024, elle s’appuie sur les organisations syndicales et patronales pour rappeler un message simple : la sécurité au travail relève de la responsabilité de l’entreprise, mais repose aussi sur la vigilance de chacun ; la prévention n’est plus une option.

Jeunes, intérimaires, saisonniers : les nouveaux arrivants en première ligne

Pour tout responsable HSE ou dirigeant, la première année dans l’entreprise doit être considérée comme une période à haut risque. Près d’un quart des accidents du travail mortels surviennent au cours cette phase. En 2024, 3 % des décès liés au travail concernent des salariés de moins de 25 ans, soit 22 jeunes particulièrement exposés.

Intérimaires, saisonniers, travailleurs détachés ou indépendants cumulent les fragilités : intégration express, consignes peu détaillées, changements fréquents de site, pression sur les délais. La campagne rappelle qu’un salarié « nouveau » n’est jamais pleinement opérationnel sans formation pratique, encadrement rapproché et droit au questionnement. Le ministre indique aussi sa volonté de valoriser, sur le terrain, les entreprises qui déploient une politique de prévention solide et visible.

Derrière chaque drame, des risques connus et un coût massif pour l’entreprise

Un accident du travail est un événement soudain survenant à l’occasion de l’activité professionnelle et provoquant un dommage corporel ou psychologique. Il est qualifié de grave lorsqu’il laisse des séquelles durables : fractures lourdes, amputations, brûlures, traumatismes crâniens, par exemple. Ces événements ne sont pas une fatalité : les principaux risques sont parfaitement identifiés.

En 2024, la majorité des décès au travail se concentre autour de quelques risques bien identifiés : déplacements professionnels, manutentions manuelles, chutes de hauteur, utilisation de machines et agressions, humaines ou animales. À cela s’ajoutent les malaises mortels, souvent mal documentés, mais parfois aggravés par les fortes chaleurs ou la pénibilité.

Les conséquences économiques sont tout aussi lourdes : en 2024, plus de 54 millions de journées de travail ont été perdues et plus de 34 000 incapacités permanentes déclarées. Pour l’entreprise, un accident grave cumule coûts directs et indirects ; refuser d’investir dans la prévention revient à accepter un risque financier majeur, en plus du risque humain.

Passer du message de campagne à l’action concrète dans votre entreprise

La campagne ministérielle s’appuie sur plusieurs supports : spots radio à forte charge émotionnelle, campagne digitale renvoyant vers le portail securiteautravail.gouv.fr et diffusion de kits de communication auprès des acteurs de la prévention. Le site dédié rassemble des guides par secteur, des fiches métiers, des recommandations pour organiser la sécurité au quotidien et des repères pour réagir en cas d’accident.

La différence se jouera pourtant dans les ateliers, les entrepôts, les bureaux et sur les chantiers. C’est là que doivent vivre, au quotidien, les principes généraux de prévention : document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) réellement mis à jour, planification des actions de prévention, organisation du travail adaptée, protections collectives privilégiées, équipements individuels correctement utilisés, et formation régulière centrée sur les risques concrets du poste.

Pour les nouveaux arrivants, la priorité est claire : structurer un véritable parcours d’intégration sécurisé, avec accueil sécurité formalisé, tuteur identifié, rappels réguliers des consignes et droit d’alerte explicité. La campagne nationale agit comme un révélateur : aucun impératif de production ne justifie d’exposer un salarié à un risque mortel.

Sources :

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Accidents du travail, jeunes en danger, journées perdues : découvrez comment la campagne du ministère peut renforcer la prévention au travail.

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