Ventilation, tous concernés !

En limitant l’accumulation des polluants au sein des locaux de travail, la ventilation contribue à maîtriser trois risques professionnels : les risques chimiques, les risques biologiques et les risques d’explosion. Toutes les entreprises sont concernées. Le type de ventilation à mettre en œuvre dépend de l’activité et de l’analyse des risques présents dans l’entreprise.

La ventilation consiste à assurer des apports d’air provenant de l’extérieur (air neuf). C’est une mesure technique de prévention collective qui permet aux occupants de respirer un air sain et limite l’accumulation et la propagation de polluants. Contrairement à certaines idées reçues, la ventilation n’est pas réservée aux seules activités industrielles qui émettent des polluants spécifiques sous forme de gaz, de vapeurs, de poussières ou d’aérosols liquides. Bureaux, commerces, entrepôts de stockage … Toutes les entreprises, sont concernées pour l’ensemble de leurs locaux de travail. On distingue la ventilation générale, qui sert à renouveler l’air, de la ventilation localisée, qui permet le captage à la source de polluants spécifiques. Dans l’idéal, la ventilation s’effectue sans recyclage de l’air extrait, afin d’éviter que les polluants captés soient réintroduits dans l’atmosphère de travail.

Dans les bâtiments tertiaires, la ventilation contribue à préserver la qualité de l’air intérieur (QAI), c’est-à-dire à éviter l’accumulation de polluants. Du dioxyde de carbone et de la vapeur d’eau provenant de la respiration des occupants ainsi que des polluants chimiques, de natures variées, comme les composés organiques volatils (COV), peuvent s’y accumuler. Les effets d’une mauvaise QAI sur la santé sont variés et non spécifiques. Irritations de la peau, des muqueuses respiratoires, sécheresse oculaire, inconfort, maux de tête… Ces symptômes, qui peuvent devenir chroniques, dépendent de la nature des polluants, de la fréquence d’exposition et de la sensibilité des personnes exposées. Dans les bureaux, ces polluants peuvent être émis notamment par le bâtiment, le mobilier, le matériel informatique, les produits d’entretien… Dans les entrepôts de stockage, les magasins et les autres environnements tertiaires, une récente étude de l’INRS a mis en évidence la présence de polluants émis par la marchandise neuve.

Capter les polluants spécifiques

Dans l’industrie, peuvent venir s’ajouter des polluants spécifiques, qui dépendent des activités pratiquées. Poussières (de bois, de métal, de plastique, de farine…), gaz et vapeurs émis par l’utilisation de produits chimiques (peintures, solvants, colles, dégraissants, colorants… ), fumées de soudage, fumées de diesel et gaz d’échappement, fluides de coupe, produits de combustion, polluants biologiques des eaux usées… les polluants rencontrés sont divers.

La ventilation contribue à maîtriser l’exposition des salariés à trois risques professionnels : les risques chimiques, les risques biologiques et les risques d’explosion. Elle est à mettre en place lorsque la suppression de ces risques, par substitution des produits ou par modification des procédés de fabrication, n’est pas possible. Chaque situation de travail est unique : une analyse préalable des risques permettra de déterminer la solution la plus adaptée. Les dispositifs de captage des polluants au plus près de leurs points d’émission évitent leur diffusion dans l’atmosphère de travail. Lorsque sa mise en œuvre est possible, ce captage à la source est à privilégier par rapport à une ventilation générale car il s’avère toujours plus efficace. Installer un dispositif de ventilation nécessite une réflexion approfondie pour choisir un système sur-mesure, adapté aux polluants, mais aussi aux machines et aux procédés utilisés.

Quel que soit le type de ventilation installée, le confort des salariés doit être pris en compte : maintien d’une température adaptée à l’activité, respect de vitesses d’air pas trop élevée au niveau des postes de travail (sensation de courant d’air), sans oublier la limitation du bruit généré par les installations de ventilation.

Lors de l’installation d’un système de ventilation, le chef d’entreprises doit s’assurer que les valeurs aérauliques (débits ou vitesses d’air) sont conformes aux besoins exprimés dans le cahier des charges soumis à l’installateur. Il doit également vérifier le respect des valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP) des polluants, quand elles existent (https://www.inrs.fr/media.html?refINRS=outil65). La constitution d’un dossier d’installation est une obligation règlementaire, aussi bien pour les réseaux de ventilation générale que pour ceux de captage à la source. Le réseau de ventilation doit être entretenu régulièrement et des contrôles réalisés au minimum une fois par an conformément à la réglementation. Ces contrôles visent à s’assurer que les débits ou les vitesses d’air restent conformes à ceux mesurés initialement. Ils contribuent au maintien du bon fonctionnement des installations et à la protection de la santé des salariés, au cours du temps. Les mesures effectuées lors du contrôle initial et des contrôles périodiques doivent être reportées dans le dossier d’installation.

Le Code du travail fixe un débit minimal d'air neuf à introduire par occupant, lorsque l'aération est assurée par ventilation mécanique : 25 m3/h dans les bureaux et locaux sans travail physique, 30 m3/h dans les locaux de restauration, de vente ou de réunion, 45 m3/h dans les ateliers ou locaux avec travail physique léger et de 60 m3/h dans les autres ateliers et locaux. L'aération par ventilation naturelle, assurée exclusivement par ouverture de fenêtres ou autres ouvrants donnant directement sur l'extérieur, est autorisée lorsque le volume par occupant est égal ou supérieur à 15 m3 pour les bureaux et les locaux où est accompli un travail physique léger et à 24 m3 pour les autres locaux.

Articles R4222-5 et 6 du Code du Travail

La ventilation à l’heure de la Covid-19

L’objectif est de favoriser le renouvellement de l’air par un apport d’air neuf : cela permet de diluer les virus responsables de la Covid-19 qui peuvent être présents dans l’air des locaux, sous forme d’aérosols. Ces particules très fines peuvent rester en suspension dans l’air pendant une longue durée et se disperser sur une grande distance. Les apports d’air neuf doivent donc être maintenus, ou augmentés lorsque c’est possible. Lorsque les apports d’air sont assurés par ventilation mécanique sans conditionnement d’air, ce dispositif doit continuer à fonctionner normalement. Lorsqu’ils sont assurés par une centrale de traitement de l’air (CTA) recyclant une partie de l’air des locaux, il est recommandé de faire fonctionner ces installations en tout air neuf, tout en maintenant des conditions de travail acceptables et lorsque ce fonctionnement est prévu par le fabricant. Par ailleurs, il est important de limiter les vitesses d’air au niveau des salariés, afin de ne pas disperser les virus potentiellement présents. Cela correspond à des vitesses inférieures à 0,4 m/s, dans des locaux industriels ou logistiques, et inférieures à 0,2 m/s dans des bureaux en période de chauffage.

Les derniers produits des risques professionnels

Réagissez en laissant votre commentaire !