Podcast Inforisque : un robot pour le contrôle en atmosphère confinée

Classé dans la catégorie : Risques pour l'Homme au travail

Nous allons parler de l'inspection robotique dans la maintenance préventive et la sécurité des intervenants en atmosphère confinée. Monsieur Gilles Gauderlot est directeur des ventes et responsable du développement des marchés du sud de l'Europe dont la France, chez Invert Robotics qui est une entreprise de robotique dédiée à l'inspection et au contrôle non destructif. Créée en Nouvelle-Zélande, son siège est aujourd'hui européen avec un bureau à Paris.

Invert Robotics s'adresse à des clients variés dans les domaines de l'agro-alimentaire, la pétrochimie, l'industrie pharmaceutique et l'aviation.

Ma première question sera pourquoi un robot pour faire du contrôle en atmosphère confinée ?

Il y a deux raisons essentielles par rapport à l'intérêt de ce robot, c'est qu'effectivement on a une raison humaine. De moins en moins, les personnels de maintenance acceptent de pénétrer dans des espaces confinés. L’espace confiné, comme son nom l'indique, c'est un élément, une cuve, une tuyauterie plus ou moins grosse qui potentiellement a une entrée qui est relativement restreinte et une sortie qui éventuellement peut-être la même, mais qui, dans tous les cas, implique un savoir-faire particulier dans la façon d'appréhender, d'entrer et d'évoluer dans ces milieux-là. Ce n'est pas comme un milieu à l'air libre. Dans le cadre de l'évolution en espace et en milieu confiné, vous avez une première règle, c'est que vous devez avoir au moins 2 personnes : une qui est celle qui rentre dans l'espace et une personne qui est à l'extérieur. C'est très contraignant dans les cas des procédures de maintenance. La vraie problématique qui se pose derrière, c'est que si cet équipement-là est relativement haut, large, difficile ou assez grand en terme de taille, vous devez pouvoir y faire pénétrer des éléments type échafaudage, échelle, escabeau, quoi que ces deux derniers éléments là sont relativement peu sécure et du coup vous êtes possiblement à risque de marquer les équipements. Et quand vous êtes dans une phase de production avec des équipements qui ont besoin d'avoir une surface la plus propre et la plus nette possible, faire rentrer un équipement d'origine métallique dans ces appareils-là, peu effectivement l'endommager.

L'intérêt du robot par rapport à ça c'est effectivement que vous n’avez personne dedans, la façon dont on fonctionne aujourd'hui avec un robot comme le nôtre, c'est que les personnels qui doivent procéder à l'inspection et au contrôle de ces équipements-là restent à l'extérieur et font évoluer le robot sur les parois des équipements à inspecter et du coup vous avez une très grande sécurité des personnels dans la mise en œuvre.

Avec ceci, la technologie que vous pouvez monter sur le robot. Parce que vous avez un certain nombre d'outils qui permettent des contrôles non destructifs et le robot est en quelque sorte le véhicule support de ces outils d'inspection et de contrôle. Ces outils-là sont facilement transportables, peuvent aller au plus proche des défauts qu'ils ont à constater et ceci avec une stabilité qui est absolument inégalée par rapport à d'autres éléments, outils auxquels on pourrait éventuellement penser comme le drone, comme les éléments sur corde ou les éléments qui sont tenus à bout de bras.

robot d'inspection dans une cuve de laitVous pouvez intervenir quand même malgré la présence d'un robot donc, je dirai qui est autonome mais câblé et je crois que vous m'avez dit qu'il a un fil à la patte ?

Pour reprendre votre expression François, c'est à la fois de garantir une vraie stabilité du flux d'images. On est, dans le cadre de notre robot, mais ça pourrait être le cas d'autres, avec un flux vidéo très important puisque on est sur un zoom 30 fois avec une caméra ultra HD donc on a un flux vidéo qui est très conséquent et qui ne doit pas être interrompu, même si aujourd'hui la technologie WiFi pourrait le permettre c'est quand même assez contraignant et de surcroît l'autre intérêt c'est qu'on alimente en électricité le robot qui est lui-même sécurisé par son câble et cette alimentation électrique permet une autonomie qui est inégalée et inépuisable puisque les drones ou les autres équipements potentiellement sur batterie ont une autonomie qui est relativement limitée.

Justement on parle de robotique mais ce n’est pas quelque chose de nouveau. Quelle est l'innovation ?

Je dirais que l'innovation, pour ce qui concerne nos conceptions, part d'une demande qui a été généré par les grands faiseurs de l'industrie agroalimentaire en Nouvelle-Zélande. Notre fondateur était doctorant à l'université de Christchurch et les grandes entreprises qui séchaient le lait en Nouvelle-Zélande avaient besoin d'un équipement qui soit facilement déployable sur des supports non ferromagnétiques et par voie de conséquence qui puisse s'attacher et être opérationnels immédiatement. Donc il a tout simplement pensé à l'analogie de la ventouse ménagère. Vous la mettez sur la paroi, elle reste accrochée vous pouvez potentiellement la maintenir et la translater sur la surface de la paroi que vous mettez en œuvre et en fait à partir de cette analogie-là, il a construit un robot qui est tenu par quatre ventouses à effet venturi et qui évolue un peu comme un char d'assaut.

Imaginez-vous un Wall-E ou un robot de piscine, c'est un mixte entre les deux et à partir de là, vous pouvez vous déplacer sur toute la paroi que vous avez à inspecter y compris si elle est, comme je disais, en acier inoxydable, en fibre de verre, ou en verre, peu importe, et donc vous avez cette capacité d'autonomie et en même temps de tenue à l'inspection qui est assez inégalé.

La vraie problématique pour un inspecteur en contrôle non-destructif lorsqu'il doit faire son analyse, c'est d'avoir une image qui soit stable ou que l'outil qu'il utilise reste très stable dans l'analyse qu'il lui transfert. L'ultrason par exemple, vous avez donc un va-et-vient d'échos et si vous êtes à bout de bras ou si l'équipement que vous avez n'est pas stable, votre écho n’est pas très bon et c'est valable pour la profilométrie laser ou les autres technologies que vous utilisez.

L'avantage du robot, tel qu'il est aujourd'hui déployé chez nous, c'est qu'en fait vous avez une très bonne stabilité de l'outil que vous utilisez en contrôle non-destructif et l'inspecteur, derrière, peut donc donner un verdict qui est très pertinent, et ça c'est important pour nos commettants.

S'ajoute à cela un atout essentiel quant à la protection du personnel qui reste en dehors de l'atmosphère confinée et n'est plus soumis aux contraintes normatives et règles de sécurité spécifiques, ça doit simplifier quand même la vie. C’est un peu comme si vous alliez au cinéma et que vous alliez voir un film d'action, là vous êtes à l'extérieur de l'outil à inspecter et en fait vous pouvez déployer un écran en Vmax et donner la possibilité à vos personnels de maintenance de pouvoir vraiment se rendre compte des défauts auxquels ils auraient pu être confrontés s’ils avaient dû intervenir dans l'équipement avec les règles idoines et c'est beaucoup plus sécure.

Peut-être une précision quand même c'est que ces robots-là vous ne les vendez pas, c'est avant tout un service que vous proposez ?

Aujourd'hui une grosse partie de la clientèle utilise l'outil robotique ou l'outil d'inspection de manière ponctuelle. Pour qu'un équipement comme celui-là soit amortissable, il faut ou que vous soyez l'utilisateur et le concepteur de ce robot comme nous, ou alors que vous soyez véritablement une société d'inspections qui a besoin de cet outil de manière régulière. Je dirais de manière pleine et entière tout au long d'une année. Il est beaucoup plus pertinent pour eux de faire appel à notre société qui les conçoit certes, mais dans le cadre d'un service plus ou moins régulier ou dans le cadre d'un contrat de maintenance type.

Si vous souhaitez en savoir plus sur les solutions d'Invert Robotics, vous trouverez tous les détails sur le site d'inforisque.fr.

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