Les salariés reconnus handicapés sont davantage exposés à sept des huit grands risques professionnels par rapport à leurs collègues : la pénibilité physique, l’intensité du travail, le manque d’autonomie, les exigences émotionnelles, le manque de soutien et de reconnaissance, les conflits de valeurs, et l’instabilité du poste. Même en tenant compte de leur surreprésentation parmi les plus de 50 ans et dans les emplois ouvriers ou employés, leur exposition reste significativement plus élevée. Cette surexposition est particulièrement marquée pour les exigences émotionnelles et les conflits de valeurs chez les employés, tandis qu’elle est moins prononcée chez les ouvriers.
Les conditions de travail des salariés en situation de handicap, incluant ceux ayant des problèmes de santé durables, sont encore plus défavorables sur les huit dimensions des risques professionnels, y compris l’organisation du temps de travail.
L’enquête « Conditions de travail » de 2019 met en lumière cette exposition accrue aux risques professionnels chez les salariés handicapés. Ces risques sont mesurés selon huit grandes dimensions, et l’étude compare les conditions de travail des salariés handicapés à celles de l’ensemble des salariés. Les travailleurs handicapés montrent des conditions de travail plus dégradées sur toutes les dimensions des risques professionnels. Leur score global d’exposition aux risques est sensiblement supérieur à celui de l’ensemble des salariés (3,4 contre 3,1 sur 10 en moyenne). Ils sont particulièrement surexposés à la pénibilité physique, au manque d’autonomie et de marges de manœuvre, ainsi qu’au manque de soutien social et de reconnaissance.
Les salariés dits « en situation de handicap » affichent des conditions de travail encore plus défavorables, avec une surexposition moyenne plus marquée sur toutes les dimensions des risques professionnels, notamment en ce qui concerne le manque de soutien social et de reconnaissance, les exigences émotionnelles et les conflits de valeurs.
Malgré des caractéristiques sociodémographiques et professionnelles différentes, les travailleurs handicapés présentent des scores d’exposition aux risques professionnels plus élevés, même après ajustement statistique pour des caractéristiques comparables. Les écarts sont particulièrement notables pour le manque de soutien social et de reconnaissance, l’intensité du travail et l’instabilité du poste. Les contraintes d’organisation du temps de travail ne montrent pas de différences significatives entre les salariés handicapés et les autres salariés, étant davantage influencées par la catégorie socioprofessionnelle et le secteur d’activité.
Auteur : Inforisque.Source : Quelle exposition des travailleurs handicapés aux différents risques professionnels ?.
Sur le même sujet : Apprentissage et handicap : un guide pour les entreprises et les apprentis