L’éco-anxiété : un nouveau risque à considérer dans le monde du travail

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Les conséquences du dérèglement climatique et de l’effondrement de la biodiversité deviennent de plus en plus tangibles. Face à ces menaces croissantes, un phénomène gagne en visibilité : l’éco-anxiété. D’abord perçue comme une réaction individuelle face aux crises écologiques, elle est aujourd’hui considérée, dans certains contextes, comme un enjeu de santé au travail.

L’éco-anxiété ne dispose pas encore d’une définition universellement acceptée, mais les spécialistes s’accordent à la décrire comme une détresse émotionnelle liée à la prise de conscience des dégradations environnementales actuelles et à venir. Elle peut survenir chez les personnes directement touchées par les catastrophes climatiques, mais aussi chez celles qui les anticipent, même sans exposition directe. Cette anxiété est perçue comme une réaction normale face à l’ampleur des crises écologiques.

Mais peut-on parler de risque professionnel ? À première vue, cela semble paradoxal, l’éco-anxiété n’étant pas provoquée par l’activité professionnelle elle-même. Pourtant, certains métiers apparaissent particulièrement exposés. C’est notamment le cas des travailleurs en lien direct avec la nature, comme les agriculteurs, dont les revenus dépendent fortement des conditions climatiques. Les professionnels de l’environnement, de la RSE ou encore les climatologues, du fait de leur expertise, ressentent souvent une pression plus intense. Les travailleurs sociaux et enseignants, eux, constatent les impacts des crises écologiques sur les populations vulnérables, ce qui peut aussi nourrir une forme d’éco-anxiété.

Dès lors, les élus du personnel et les membres du CSE ont un rôle à jouer. Ils peuvent identifier les populations salariées les plus vulnérables et proposer des dispositifs adaptés : formations à la gestion émotionnelle, programmes d’engagement citoyen en entreprise ou encore moments d’échange favorisant l’écoute et la solidarité.

Reconnaître l’éco-anxiété comme un enjeu de santé au travail, c’est aussi permettre aux salariés de ne pas se sentir isolés dans leur ressenti. En menant des enquêtes, en diffusant de l’information ou en favorisant le dialogue, les entreprises peuvent contribuer à transformer cette anxiété en levier d’action collective vers plus de durabilité. Loin d’être un simple effet de mode, l’éco-anxiété pourrait bien devenir un marqueur central de la santé mentale au travail dans les années à venir.

Source : L’éco anxiété, un nouveau risque professionnel ?.

 

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