Le stress professionnel est devenu l’un des principaux risques psychosociaux au sein des organisations. Bien plus qu’un simple inconfort passager, il impacte profondément la santé mentale des salariés, les relations au sein des équipes… et les performances globales de l’entreprise. Face à ce défi, le rôle du manager est crucial : il doit non seulement savoir détecter les signaux de détresse, mais aussi créer un environnement de travail sain, propice à l’épanouissement et à la performance.
Quand le stress freine la performance
Selon Adrien Chignard, psychologue du travail, le stress survient dès qu’un individu perçoit un écart entre les attentes auxquelles il doit répondre et sa capacité à y faire face. Dans les entreprises d’aujourd’hui, la pression temporelle, la surcharge de travail et la "fatigue informationnelle", exacerbée par le télétravail, sont devenues monnaie courante. Résultat : un stress chronique qui affecte non seulement la santé physique et mentale des collaborateurs, mais aussi leur comportement au sein des équipes. Isolement, irritabilité et instabilité émotionnelle s’installent, augmentant les risques de conflits et diminuant la cohésion.
Cette dégradation du climat social a un coût direct : erreurs plus fréquentes, désengagement, voire "quiet quitting", autant de symptômes d’une perte de sens et de motivation. Or, comme le rappelle Chignard, "prendre soin des employés, c’est prendre soin de la raison d’être de l’entreprise : créer de la valeur". Dans un contexte tendu de pénurie de cadres, les entreprises qui négligent la qualité de vie au travail risquent de perdre leurs meilleurs talents.
Managers : soyez les premiers vigiles du bien-être
Identifier le stress n’est pas toujours évident. Pourtant, des signes révélateurs existent : isolement social, irritabilité marquée ou variations émotionnelles brutales. Le repérage de ces signaux faibles par le manager est indispensable. Mais encore faut-il qu’il commence par s’observer lui-même. Car un manager stressé envoie des messages contradictoires à ses équipes, surtout s’il prône l’équilibre vie pro/vie perso… tout en envoyant des e-mails à 23h.
La clé réside dans l’exemplarité. Un manager qui prend soin de lui légitime les comportements sains et contribue à instaurer un climat de sécurité psychologique. Il devient alors possible de parler ouvertement des difficultés, des doutes, voire des émotions négatives – sans peur d’être jugé. Ce climat de confiance est fondamental pour réduire le stress, améliorer la collaboration et renforcer l’engagement.
Concrètement, que mettre en place ?
Plusieurs leviers simples et efficaces existent : organiser des temps d’échange réguliers pour parler du "comment" travailler ensemble, aménager des périodes sans réunion pour souffler, valoriser l’équilibre personnel, et surtout… faire confiance. L’autonomie, l’écoute active et la reconnaissance nourrissent la santé mentale des équipes.
Enfin, les DRH ont un rôle structurant à jouer : en réalisant des diagnostics, en formant les managers à détecter et gérer le stress, et en mettant en place des dispositifs d’aide pour les salariés en difficulté.
En somme, prévenir le stress au travail n’est plus une option : c’est une condition de survie pour les entreprises qui souhaitent rester attractives, performantes… et humaines.
Auteur : Inforisque.