Santé mentale au travail : les risques psychosociaux, un défi collectif urgent

Classé dans la catégorie : Risques pour l'Homme au travail

En 2025, la santé mentale a été érigée en Grande Cause Nationale. Une reconnaissance à la hauteur des enjeux auxquels sont confrontés les salariés et les entreprises face aux risques psychosociaux (RPS). Car si le travail peut être une source d’épanouissement, il peut aussi devenir un facteur majeur de mal-être, voire de souffrance. Burn-out, stress chronique, harcèlement, perte de sens… Ces réalités sont aujourd’hui omniprésentes et appellent une mobilisation générale.

Quand le travail devient toxique

Les risques psychosociaux regroupent un ensemble de facteurs pouvant porter atteinte à la santé mentale et physique des salariés. Parmi eux : surcharge de travail, absence de reconnaissance, conflits, violences internes ou externes, manque d’autonomie ou de clarté dans les missions. L’Organisation mondiale de la santé souligne qu’un environnement de travail médiocre – caractérisé par l’insécurité de l’emploi, des inégalités ou un mauvais encadrement – est un terrain propice au développement de troubles psychiques.

Les conséquences sont multiples : troubles du sommeil, maladies cardiovasculaires, épuisement professionnel, dépression. Mais elles dépassent largement la sphère individuelle. L’entreprise aussi en paie le prix : absentéisme, désengagement, turnover, perte de productivité et détérioration du climat social.

Le burn-out : symptôme d’un déséquilibre

Parmi les manifestations les plus connues des RPS, le burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel, symbolise ce déséquilibre chronique entre les exigences du travail et les ressources personnelles pour y faire face. Il touche de nombreux secteurs – santé, éducation, travail social – mais aussi des fonctions transversales comme les chefs de projet, souvent pris entre responsabilités multiples, délais serrés et pression constante.

Le burn-out n’est pas une faiblesse personnelle, mais une alerte sur une organisation défaillante. « C’est une usure à petit feu », résume la psychologue Catherine Vasey. L’enjeu est de reconnaître les signaux faibles avant qu’il ne soit trop tard.

Prévenir plutôt que guérir : un devoir collectif

La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des leviers d’action. La prévention des RPS passe d’abord par une évaluation rigoureuse des facteurs de risques : charge de travail, qualité du management, reconnaissance, autonomie, cohérence des missions. Le dialogue social joue un rôle clé : écouter les salariés, repérer les difficultés, ajuster l’organisation.

Les entreprises peuvent aussi s’appuyer sur des dispositifs de soutien : diagnostics, groupes d’analyse de pratique, ateliers de gestion du stress, formations aux Premiers Secours en Santé Mentale (PSSM). Ces dernières, encore méconnues, sont pourtant puissantes. Elles permettent aux encadrants de détecter une détresse psychique et d’adopter les bons réflexes pour accompagner leurs collaborateurs.

Vers une culture du bien-être

Investir dans la santé mentale, ce n’est pas un luxe, c’est une stratégie gagnante. Les entreprises qui font ce choix constatent une meilleure cohésion, une motivation accrue et une baisse des conflits. Car un salarié épanoui est aussi un salarié plus performant.

Au niveau individuel, des gestes simples peuvent aider à préserver sa santé mentale : faire des pauses, apprendre à poser des limites, accepter de demander de l’aide, valoriser ses réussites, gérer les conflits avec bienveillance. Le droit à la déconnexion, inscrit dans le Code du travail depuis 2017, participe également à cet équilibre nécessaire entre vie professionnelle et personnelle.

Une responsabilité partagée

Tous les secteurs, toutes les entreprises, tous les métiers sont concernés. Il est temps de sortir du tabou, de mettre en place une véritable politique de santé mentale au travail. La performance durable passe par le respect de l’humain. Protéger les salariés, c’est protéger l’entreprise. Ensemble, agissons pour faire du travail un lieu d’épanouissement, et non d’épuisement.

Sources :

Les derniers produits : Toutes les categories