Plain-pied ou hauteur : comment éviter l’accident qui bouleverse une vie

Classé dans la catégorie : Institutionnels

Dans toutes les entreprises, une marche mal signalée, un quai glissant ou une étagère trop haute suffisent à envoyer un salarié à l’hôpital. Face à ce risque trop banal, les professionnels de la prévention redoublent d’initiatives pour briser l’idée de fatalité.

Un risque ordinaire aux effets très graves

Les chutes au travail restent un fléau trop sous-estimé. Chaque année, près de 150 000 accidents liés à une perte d’équilibre, une glissade ou un faux pas sont pris en charge. Au-delà des chiffres, l’impact humain et économique est majeur : les chutes de hauteur constituent la deuxième cause de mortalité professionnelle, et elles figurent aussi parmi les premières causes d’incapacité permanente et d’arrêts prolongés. À l’inverse de ce que l’on imagine, la gravité ne se limite pas aux interventions en toiture ou sur échafaudage. Les chutes de plain-pied — souvent jugées « bénignes » — représentent à elles seules la deuxième cause d’accidents dans les entreprises. Autrement dit, couloirs, escaliers, quais, cuisines, réserves ou bureaux sont autant de zones d’exposition. Une culture de prévention solide vise donc autant les déplacements ordinaires que les travaux en hauteur.

Secteurs exposés et situations typiques

Tous les secteurs sont concernés, même ceux qui ne manipulent ni machines lourdes ni échafaudages. Les chutes de plain-pied frappent particulièrement le sanitaire et médico-social, l’agroalimentaire, la logistique, le commerce de proximité, l’hôtellerie et la restauration. Les chutes de hauteur sont, elles, très présentes dans le bâtiment et les travaux publics, le transport, les travaux de construction spécialisés et l’intérim. Si l’on met de côté les chantiers BTP, quelques situations types concentrent à elles seules la grande majorité des sinistres au quotidien :

  • Se déplacer dans l’établissement ou à l’extérieur (parkings, cours, zones techniques).
  • Monter ou descendre des escaliers, parfois encombrés ou mal éclairés.
  • Intervenir en hauteur : toiture, mezzanine, mise en rayon, maintenance et dépannage.
  • Se déplacer autour du poste de travail, y compris dans les bureaux et open spaces.
  • Monter/descendre d’un véhicule ou d’un engin, souvent avec les mains occupées.
  • Évoluer sur des quais de chargement et de déchargement en activité.
  • Réaliser des opérations de nettoyage, où l’humidité et les produits créent des glissades.

Une campagne qui parle vrai

Pour faire évoluer les pratiques, une campagne digitale met en scène quatre professionnels — David, Marie, Karim et Julien — confrontés à des situations familières qui, en une seconde, basculent en accident grave : fracture, luxation, entorse, traumatisme crânien. Diffusée en ligne et sur les réseaux sociaux comme Facebook et LinkedIn jusqu’au 12 octobre, elle martèle un message simple : une chute ne prévient pas, mais elle se prévient. L’objectif n’est pas de culpabiliser, mais d’aider les dirigeants et managers à prendre des décisions concrètes : éliminer les causes à la source, équiper correctement, organiser différemment et former les équipes. Car dans ce domaine, la répétition de gestes sûrs et la qualité de l’aménagement font toute la différence.

Passer à l’action : outils, formations et leviers de prévention

Les entreprises ne sont pas démunies. De nombreux outils gratuits existent pour structurer une démarche efficace et mesurable. Ils permettent d’évaluer les risques, de générer un document unique pertinent et un plan d’actions opérationnel, avec des ressources adaptées à près de quarante secteurs. Des formations délivrées par des organismes habilités, des recommandations techniques et organisationnelles, ainsi que des subventions ciblées complètent cet arsenal. En combinant ces leviers — technique, organisation, compétences —, on réduit vite la fréquence et la gravité des chutes, tout en améliorant la qualité de vie au travail. Les ressources pratiques dédiées aux entreprises sont facilement accessibles via la rubrique professionnelle du site institutionnel, ce qui facilite le passage à l’échelle et l’implication des équipes terrain.

Une aide financière ciblée pour les TPE-PME

Autre coup de pouce notable : une aide financière spécifique destinée aux structures de moins de 50 salariés. Elle prend en charge 50 % des investissements, dans la limite de 25 000 €, afin d’accélérer l’achat d’équipements qui empêchent les chutes de plain-pied et de hauteur. Concrètement, plusieurs familles de solutions sont éligibles :

  • Aménagements de sols et de passages : revêtements antidérapants référencés, portes avec oculus, signalisation durable.
  • Équipements techniques pour les travaux en hauteur : plateformes roulantes (PIR/PIRL), micro-nacelles, dispositifs de mise en rayon, garde-corps latéraux, barrières écluse.
  • Sécurisation des quais de livraison : systèmes motorisés de jonction quai-camion, escaliers d’accès, butoirs et cales.
  • Sécurisation des véhicules de transport et de livraison : protections latérales, marchepieds escamotables, raccordements sécurisés entre remorque et cabine.

Pour bénéficier de cette subvention, la procédure s’effectue via le compte entreprise sur le portail net-entreprises.fr, avec les justificatifs habituels d’achat et d’installation. Associée à une évaluation des risques rigoureuse et à un plan d’actions suivi, cette aide devient un accélérateur de prévention — particulièrement utile aux TPE-PME qui doivent concilier impératifs opérationnels et sécurité des équipes.

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