Horaires atypiques, limiter les effets sur la santé

Classé dans la catégorie : Risques pour l'Homme au travail

Les rythmes de travail non conventionnels, tels que le travail de nuit, les horaires du week-end, les journées de 12 heures ou les horaires fractionnés, ont des effets négatifs bien documentés sur la santé physique et mentale des travailleurs. Bien que la meilleure mesure de prévention soit de réorganiser les horaires pour les rendre standards en journée, cela n'est pas toujours possible. Dans ce cas, des mesures organisationnelles doivent être mises en place pour limiter les conséquences néfastes.

Les horaires atypiques concernent divers secteurs, impliquant souvent ceux qui nécessitent une continuité de service comme la restauration, le commerce, les transports et les services de santé. Selon la Dares, environ 45% des salariés français travaillent au moins une fois en horaires atypiques sur une période de quatre semaines, avec le travail du samedi étant le plus fréquent. Ces rythmes de travail sont associés à plusieurs problèmes de santé, notamment la désynchronisation des horloges biologiques, la dette de sommeil, des troubles de la vigilance et des risques accrus d'accidents. À long terme, ils peuvent entraîner des troubles chroniques comme des troubles du sommeil, la fatigue, des problèmes de concentration, et même des maladies plus graves comme l'anxiété, la dépression, le diabète et les maladies cardiovasculaires.

Les entreprises doivent évaluer les risques liés à ces horaires et mettre en œuvre des mesures de prévention. Le Code du travail stipule que ces horaires devraient être exceptionnels et justifiés. Des aménagements peuvent inclure le décalage des heures de début de poste, la limitation du nombre de nuits consécutives, l'adaptation du contenu des tâches en fonction du niveau de vigilance, et l'autorisation de pauses ou de microsiestes.

Pour les rythmes de travail en 12 heures, souvent perçus comme avantageux en raison des périodes de repos prolongées, les risques d'accidents du travail augmentent à partir de la neuvième heure de travail. Des études montrent que les infirmiers et aides-soignants travaillant ces longues heures sont plus susceptibles de souffrir de burnout et de dépression.

Pour minimiser les impacts négatifs de ces horaires atypiques, il est essentiel d'adapter l'organisation du travail, de sensibiliser les managers et de fournir des formations sur l'hygiène de vie. Enfin, associer les salariés ou leurs représentants à la discussion sur la mise en œuvre de ces horaires est crucial pour assurer l'acceptation et l'efficacité des mesures de prévention.

Source : Travail de nuit, en décalé, le week-end... Comment limiter les impacts sur la santé ?.

 

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